Script
Storytelling
TopoVideo
Par
Joséphine
20/11/2017
Comment est-ce que notre inconscient assimile les histoires ? Comment le Père Castor a t’il fait pour marquer des générations entières ?
La réponse, comme la valse, se déroule en trois temps.
Depuis sa théorisation dans « La Poétique » d’Aristote, la structure narrative en trois actes s’est imposée comme la façon la plus répandue et la plus efficace de raconter une histoire. Vingt trois siècles plus tard, les plus grands dramaturges continuent d’utiliser ses préceptes.
La structure en trois actes définit les trois temps de référence du récit qui l’utilise : son début, son milieu, sa fin. Au delà du marquage temporel de l’histoire, ces trois actes ont avant tout pour but d’ancrer chez le public trois émotions distinct : la pitié, la peur et le soulagement.
• Le premier acte installe l’histoire et le personnage qui la portera, le protagoniste. Le protagoniste subit lors de ce premier acte une mésaventure imméritée qui lancera l’histoire. Cet évènement suscite chez le public de la pitié, pour peu que le personnage soit crédible et lui ressemble. La compassion née du sentiment de pitié établit entre le public et le protagoniste une connexion émotionnelle : l’identification. L’identification est probablement l’aspect le plus important du storytelling, c’est grâce à elle que l’on contrôle le public à travers les actions et les réactions du personnage.
• Dans le deuxième acte les mésaventures du personnage se multiplient et s’intensifient. Grâce à l’identification préalablement établie, le public ressent de la peur pour le protagoniste, mais aussi pour lui-même. Il expérimente les émotions du personnage et se les approprie. Nous pouvons alors considérer que le public vit l’expérience du protagoniste « par procuration ».
• La libération intervient dans le troisième acte avec l’apparition de la solution. Nous soulageons le personnage de ses malheurs et créons ce que les Grecs appelaient « la catharsis » pour lui et le public. Le public est « purifié » des émotions qu’il a ressenties pour le protagoniste et partage sa joie et sa quiétude retrouvées.
Ce schéma marche parce qu’il s’inscrit dans la logique d’apprentissage et de survie de l’être humain. Nous souffrons, nous luttons, nous triomphons. Pitié, peur, soulagement.
Pour beaucoup de scientifiques et de théoriciens, les peintures rupestres sont considérées comme les ancêtres du cinéma, et donc du storytelling. À ces époques reculées, chaque sortie nature représentait un réel danger, surtout quand il s’agissait d’aller chasser un Mammouth ou tout autre animal qui défendait chèrement sa peau.
La contemplation de ces peintures servait de répétition, non seulement tactique mais émotionnelle, d’une chasse, d’un rite d’initiation ou de tout autre évènement, avant sa mise en pratique. Cette « simulation » permettait l’expérimentation de la peur ressentie sur le terrain et donc une meilleure réactivité dans la pratique.
La structure en 3 actes à travers l’assimilation des émotions est un outil d’apprentissage efficace. Il a permis à l’Homme d’assurer sa survie. Nous sommes donc encore aujourd’hui très sensibles à sa mécanique.
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